Dans son Histoire de St-Julien-Molin-Molette, Joseph Bancel écrit que « l’avenue de Colombier était encore en 1900 appelée Merderue, en patois Mardariau. Ce nom vient du pré Merdaire, qui était limité d’un côté par le chemin de Drevard et de l’autre par le chemin de St Julien à Colombier, et sur lequel fut tracée l’actuelle avenue. » À l’évidence, ce pré devait être boueux, fangeux. Les ruisseaux dont le nom est formé sur le célèbre mot de Cambronne sont légion dans les vieux quartiers des villes et villages, même s’ils coulent aujourd’hui dans les égouts ou sont couverts.
Quant à Colombier, ce village s’est longtemps appelé St-Pierre-en Colombaret, un lieu où il y avait un colombier, un pigeonnier. C’est le sens que l’on retrouve dans Colombes, Colombey, Coulomiers. Quelques rares Colombier peuvent venir du latin columna (colonne) et conservent le souvenir d’un monument romain, ce qui n’est pas le cas dans notre commune voisine. Voici ce qu’écrit l’abbé Chaland (p. 24) sur la paroisse de St-Julien-Molin-Molette (les communes et les départements n’ont été créés que pendant la Révolution Française) : « La paroisse de Saint-Julien possédait autrefois, de temps immémorial, le hameau d’Etheize, de 200 âmes, hameau qui fut rattaché par son propre curé, M. Jamet, à la paroisse de Saint-Jacques d’Atticieux (Ardèche) à l’époque de la reconstitution des paroisses, après la grande crise de 93 ; elle possédait encore la Villette, Graix et Colombier, et avait environ 50 km de circonférence. Au 17ème siècle, elle avait déjà trois prêtres à sa desserte : un curé et deux vicaires, le curé et l’un de ses vicaires résidant à Saint-Julien, l’autre à Colombier, chapelle vicariale annexe de l’église de Saint-Julien, sous le vocable de Saint-Pierre, mais avec l’obligation d’aller célébrer de temps en temps les saints mystères à la chapelle rurale de Graix, sous le vocable de Saint-Abdon et de Saint-Sennen, dont le curé de Saint-Julien était le recteur. En 1780, Graix se détacha de la paroisse mère et s’érigea en succursale et eut son curé. La même année, Colombier suivit son exemple. »