Vous trouverez ici un document datant du 18 janvier 1784 : il s’agit de la délibération de la marguillerie, traitant principalement de la construction d’une maison pour le maître d’école, et accessoirement de l’acquisition de nouveaux ornements pour le nouvel autel…. Bonne plongée dans le 18ème siècke à St-Julien-Molin-Molette !
Retranscription de la délibération de 1784
1784 0118 – Délibération pour la construction d’une maison pour le maître d’école
Le dimanche dix-huit janvier mille huit cent quatre-vingt-quatre, nous, curé, marguilliers et principaux habitants de la paroisse de St Julien Molin Molette invités ce matin au prône et ce soir au son de la cloche de nous trouver à cette assemblée pour y délibérer sur des objets importants au bien de la paroisse et pour d’autres qui concernent la marguillerie, assemblés dans le presbytère.
Monsieur le curé a dit que Messire Bollioud de St Julien, seigneur de cette paroisse, dont il a bien voulu adopter le nom, toujours animé des mêmes sentiments de bonté et de bienveillance pour elle, venait de lui donner une preuve des plus éclatantes de son tendre attachement pour elle par les différentes fondations qu’il avait faites en sa faveur soit pour deux services, l’un pour son fils, l’autre pour lui, soit aussi pour un maître d’école pour laquelle il venait de placer mille écus sur le clergé afin que le revenu en provenant fut employé à la dotation dudit maître d’école; qu’outre, cela sur la représentation que lui curé lui avait faite qu’il n’y avait pas de maison à St Julien qui fut commode pour le loger et pour établir une école, il avait à désirer qu’on lui construise une maison, une maison à cet effet dans le bourg ou dans le faux bourg de St Julien; Messire Bollioud de St Julien ne voulant rien faire d’imparfait et ne suivant que le mouvement de sa générosité ordinaire venait de lui écrire qu’il lui accorderait bien volontiers six cents livres outre les bois nécessaires et le revenu des fondations qu’il avait faites en faveur de ladite paroisse pour la construction de ladite maison; qu’il n’était personne dans l’assemblée qui ne dut sentir le prix d’un établissement aussi précieux et partager avec lui sa reconnaissance pour les bontés de Mr de St Julien; qu’au moins à l’avenir on ne manquerait plus de maître d’école; qu’on aurait l’avantage de pouvoir en choisir un bon et qui demeurerait toute l’année dans la paroisse; qu’il s’agissait aujourd’hui de déterminer l’emplacement de la maison à construire pour son logement; qu’il ne croyait pas qu’il y en eut de plus commode que dans le vieux cimetière; que l’on enterrait presque jamais personne dans ce cimetière; que d’ailleurs on en prendrait que le tiers; et que les deux tiers restants avec le cimetière qui est déjà autour de l’église et que l’on peut augmenter du terrain des masures acquis dernièrement par la marguillerie d’autant plus que suffisant dans les maladies même les plus contagieuses pour enterrer les morts; qu’en conséquence il priait l’assemblée de délibérer sur cet objet.
Sur quoi l’assemblée délibérant a premièrement remercié Mr le curé du zèle constant qu’il témoigne pour la paroisse; elle l’a ensuite prié de vouloir bien écrire conjointement avec les marguilliers et les principaux délibérants à Mr Bollioud de St Julien pour, au nom de l’assemblée et de toute la paroisse, le remercier de tous les bienfaits dont il l’a comblée depuis qu’il en est le seigneur jusqu’à ce jour, tant par les aumônes abondantes qu’il a accordées chaque année aux pauvres de ladite paroisse que par les dons extraordinaires qu’il lui a fait, soit à la construction du pont, soit à l’occasion de la bénédiction de la cloche et dans d’autres circonstances; mais pour le remercier plus particulièrement encore de la fondation des deux services, pour son fils et pour lui, qu’il a bien voulu faire en faveur de la marguillerie de cette paroisse et de l’établissement d’un maître d’école et de la construction d’une maison pour le loger, fondations qui mettent le sceau à toutes ses autres bontés et pour le prier, toujours au nom de l’assemblée et de la paroisse de vouloir bien lui faire l’honneur de lui envoyer son portrait en grand ou son buste en sculpture pour être placé dans l’endroit principal de l’école à construire, afin que les enfants de St Julien accoutumés de bonne heure à connaître leur bienfaiteur et celui de la paroisse ayant pour lui et pour sa mémoire toute la reconnaissance qui lui est due par les habitants de St Julien à tant de titres.
Secondement l’assemblée a encore prié Mr le curé d’avoir soin qu’il soit placée sur la principale entrée des écoles une inscription, gravée sur le marbre s’il est possible, qui annonce à la postérité l’époque de la fondations desdites écoles le nom et les titres du fondateur et la reconnaissance de la paroisse; et que les services fondés soient également acquittés cette année, comme ils l’ont été la précédente aux époques fixées avec les cérémonies ordonnées, bien persuadés qu’il n’est aucun de ceux qui sont en droit de prétendre quelque rétribution par la fondation qui n’en fasse avec empressement le sacrifice pour un objet si nécessaire et qui n’assiste audit service avec la même exactitude.
Troisièmement l’assemblée, délibérant sur la proposition faite par Mr le curé de placer la maison à construire pour le logement du maître d’école dans le vieux cimetière, a déterminé que ladite maison y sera placée dans l’endroit qu’il plaira à Mr le curé de choisir, qu’un tiers dudit cimetière et même un plus grand espace si Mr le curé le juge nécessaire sera employé tant pour la maison que pour y ménager une cour et jardin sans que les marguilliers ni personne puissent y former aucune opposition, se contentant de prier Mr le curé d’avoir soin de faire séparer le cimetière qui restera de l’école et de la cour des écoles par un mur en pierre de clôture s’il y a assez de fonds ou au moins par une haie en bois en attendant qu’on puisse en faire une en pierre; ce sur ce qu’il a été aussi représenté par les paroissiens que le nouvel autel exigeant des nouveaux ornements qui pourraient coûter beaucoup, l’assemblée délibérant a autorisé les curé et marguilliers à acheter des deniers de la marguillerie tout ce qu’ils jugeraient convenable dans la circonstance comme niches pour l’exposition, croix, chandeliers et cela de la grandeur dans la forme et du prix qui leur paraîtrait convenable et ont lesdits délibérants signé le même jour et an que dessus ceux qui l’ont su faire.