Préambule – Hubert Sage
A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine de 2015, l’association Patrimoine Piraillon a choisi de mettre en valeur un lieu particulier du village, le Calvaire, lieu unique que l’on ne trouvera nulle part ailleurs. Notre ami et membre Michel Wotkiewicz s’est pris au jeu de faire partager sa découverte du lieu et une présentation en est maintenant faite sur ce site.
La documentation qui a été mise à sa disposition lui a ouvert la possibilité de poursuivre un travail de présentation de la société piraillonne au tout début du 20ème siècle. Ce travail a pu s’effectuer en dépouillant les 14 années de parution d’un bulletin paroissial mensuel rédigé par l’Abbé Peillon, vicaire de cette paroisse. En 1907 St-Julien-Molin-Molette était habité par 2383 âmes et avait pour curé le Père Thivin né le 20 janvier 1845 et deux vicaires C. Peillon né le 18 avril 1872 et J. Véricel né le 20 février 1872.
La légende dorée de l’Abbé Peillon (1900-1914)
par Michel Wotkiewicz
De 1900 à 1914, l’Abbé Peillon publie un bulletin paroissial mensuel, L’Écho de Saint-Julien-Molin-Molette.
Le lire, c’est l’occasion de se plonger dans une époque à la fois proche et lointaine. C’est le temps de l’affaire Dreyfus, de la loi Waldeck-Rousseau sur les associations, du petit père Combes et des congrégations, de la loi du 9 décembre 1905 qui est le socle de la laïcité française, de la loi des 3 ans, prélude en 1913 du conflit mondial qui s’approche.
La « Légende Dorée » du dominicain Jacques de Voragine a inspiré Giotto et Raphaël. Elle a inspiré aussi l’Abbé Peillon.
Photo © Auguste Corompt (pour + d’infos voir l’ouvrage St-Julien-Molin-Molette et son patrimoine lié à l’industrie textile p.120 et 121 §6-3)
- Texte de Michel Wotkiewicz : Lire le pdf
- Consulter les annexes (extraits de l’Écho de St-Julien) : La France en deuil (sept. 1902) – Départ des conscrits (oct. 1912) – Prière du soir et méfaits de l’alcool – Sur la lecture des journaux (1911) – Etienne Dolet
Petite biographie de l’Abbé Peillon
Né en 1872, l’abbé Peillon fut vicaire à Saint-Julien de 1899 à 1920. Puis il fut nommé curé de la paroisse de Saint-Etienne-la-Varenne, dans le Beaujolais. Il y exerça son ministère jusqu’en 1948. Bien qu’ayant gardé toute sa lucidité et notamment sa mémoire prodigieuse, il dut alors se retirer pour des raisons de santé dans la maison de retraite pour ecclésiastiques de Vernaison, dans le Rhône, où il décéda le 19 mars 1958. C’est dans la dernière période de sa vie qu’il est revenu pour un bref séjour à Saint-Julien.
Pour le Cahier de L’Amitié du Canton de Bourg-Argental (= bulletin interparoissial), sa grande œuvre à Saint-Julien a été la fondation du Cercle Paroissial et la construction de la Maison d’Œuvres. On peut lire dans le numéro de l’été 1958 : « Les quelques anciens d’aujourd’hui se rappellent, avec émotion, ce grand Abbé, enthousiaste, galvanisant son groupe de jeunes et, pelle ou pioche en mains, n’hésitant pas à se joindre à eux pour préparer le terrain et creuser les fondations de cette Salle d’Œuvres dont ils rêvaient depuis longtemps. » (En fait la totalité des bâtiments actuels du Cercle Jeanne d’Arc fut construite ultérieurement.)
C’est donc la pelle et la pioche que maniait l’Abbé Peillon et non la plume… Très curieusement, il n’est fait aucune mention de L’Echo de Saint-Julien-Molin-Molette qu’il réalisa et publia pendant quinze ans, œuvre pour nous très précieuse à plus d’un titre. Décidément, nul n’est prophète en son pays…