En 1781, il s’agissait de refaire à neuf la sonnerie de l’horloge et la mettre à répétition…
Ces documents du 18e siècle nous donnent de précieux renseignements sur le travail de l’horloger à cette époque, ils nous plongent aussi dans le vocabulaire d’antan !
Vous trouverez dans cette page la version manuscrite ainsi que sa transcription pour une meilleur lisibilité. Vous pouvez aussi télécharger en pdf le texte de la convention et celui des quittances.
Convention avec Veirier horloger
pour refaire à neuf la sonnerie de l’horloge et la mettre à répétition
Cette convention est datée du 14 septembre 1781.
Le quatorze septembre de l’année mille sept cent quatre-vingt-un, nous curé et marguilliers de l’église paroissiale de St Julien Molin Molette en Forest, diocèse de Vienne, et moi Jean-Baptiste Veirier horloger habitant au bourg et paroisse de Marlhes diocèse du Puy sommes convenus, savoir moi du Veirier que je ferai à neuf et en cuivre tous les rouages et ressorts de sonnerie de l’horloge dudit St Julien Molin Molette et cela de la grandeur proportionnée aux ressorts et rouages du mouvement actuel, que chaque roue en cuivre aura au moins cinq lignes d’épaisseur; que je fournirai encore tous les cordages et poids nécessaires à ladite horloge ainsi que le marteau en fer qui doit frapper sur la grosse cloche du clocher et qui sera d’un poids conforme à ladite grosse cloche, et encore que je décrasserai les rouages et ressorts du mouvement actuel et y ferai les réparations qui y seront nécessaires s’il y en a à faire; encore que je démonterai ladite horloge et l’emporterai chez moi et la remporterai à St Julien à mes frais, que je la remonterai aussi à mes frais, tant pour la sonnerie que pour le mouvement dans ledit clocher, qu’encore je mettrai à la sonnerie de ladite horloge que je fais à neuf ce qui y sera nécessaire pour qu’elle sonne les demi-heures et les heures et qu’elle répète la sonnerie à cinq minutes d’intervalle; qu’au cas que cette répétition nuise à ladite horloge ou déplut auxdits curé et marguilliers je l’ouvrai à mes frais et la remettrai à ne sonner qu’une fois les heures; et que je laisse deux ans à compter de ce jour auxdits curé et marguilliers pour se décider à cet égard, la encore que je rendrai ladite horloge faite et parfaite et sonnante dans ledit clocher de St Julien le 8 novembre de cette année; encore enfin que je me chargerai de l’entretien et la réparation de ladite horloge (autres néanmoins que l’accident arrive par imprudence tant à l’égard du mouvement que de la sonnerie) pendant le courant d’une année à compter du jour que ladite horloge sera sonnante dans le clocher; et nous curé et marguilliers dudit St Julien nous sommes soumis aux conditions ci-dessus énoncées et non autrement envers ledit sieur Veirier de lui payer du fonds de la marguillerie la somme de quatre-vingt-dix livres et trois livres d’étrenne le jour même que ladite horloge sera sonnante dans ledit clocher et celle de trente livres dans un an à compter du jour que ladite horloge sera sonnante dans ledit clocher; nous avons aussi consenti de lui laisser tous les anciens rouages et ressorts de la sonnerie actuelle, le marteau en fer qui frappe sur la cloche et tous les cordages et poids de l’horloge actuelle, ainsi convenu entre nous.
Fait à double à St Julien Molin Molette en ce jour et an que dessus et avons signé
+ en outre néanmoins qu’il ne faudra la monter qu’une fois toutes les vingt-quatre heures
Quittances de Jean-Baptiste Veirier, maître horloger
Une première quittance date du 23 novembre 1781 (93 livres), la seconde date du 5 février 1783 (30 livres).
1. Quittance par VEIRIER pour la sonnerie de l’horloge
Je soussigné Me horloger habitant au bourg et à la paroisse de Marlhes reconnais avoir reçu de Mrs le curé et marguilliers de la paroisse de St Julien Molin Molette par les mains de Mr Desormes, marchand moulinier, marguillier receveur, la somme de quatre-vingt-treize livres pour les rouages et construction de la sonnerie de l’horloge de ladite paroisse ainsi que nous en étions convenus ensemble le 14 septembre de cette année; me soumettant de nouveau à faire tous les changements et réparations qui seraient jugés nécessaires pour la solidité ou l’entretien de ladite horloge, même à augmenter le marteau qui frappe sur la grosse cloche si l’horloge telle qu’elle est aujourd’hui peut supporter un marteau d’un plus gros poids: ladite soumission n’ayant lieu de ma part que pour le terme d’un an à compter de ce jour, au bout duquel terme les curé et marguillier receveur chargés dudit entretien, ne voulant plus obligés à leur égard à aucune autre chose qu’à ôter la répétition de ladite horloge s’ils le jugent à propos.
De ladite somme de quatre-vingt-treize livres je tiens quitte lesdits curé et marguillier de la paroisse de St Julien, sans préjudice de celle de trente livres qu’ils restent me devoir ce qui me sera payé par eux, ainsi que nous en sommes convenus, dans un an à compter de ce jour; en foi de quoi j’ai signé le vingt troisième novembre mille sept cent quatre-vingt-un.
Ci-dessus Jean Baptiste Veirier Me horloger demeurant à Marlhes
2. Quittance finale par Jean Baptiste VEIRIER Me horloger
Je soussigné horloger habitant dans le bourg de Marlhes certifie avoir reçu la somme de trente livres des mains de Mrs le Curé et marguillier de la paroisse de St Julien Molin Molette pour le dernier et entier payement des réparations par moi faîtes, selon les conventions entre nous faîtes le 14 septembre 1781, à l’horloge de la paroisse.
Dont quitte fait à St Julien le cinq février 1783.
J’approuve quoique d’autre main écrive.